ecoles de la beluze et du bourg

                                               Une école communale à Gourdon avant 1850 ?
 
Il semble que François Bourgogne et ses successeurs aient bien bénéficié d’un local loué par la commune, il s’agissait d’une petite habitation située à l’est du bourg. On note à ce sujet, le renouvellement d’un bail, après délibération, le 3 août 1854,  de la dite habitation appartenant au sieur Jean-Marie Lagrange au motif suivant « en attendant que l’autorité supérieure eût statué sur celle que la commune a acquise du sieur Jean Charolais et qu’elle soit appropriée à sa destination ». L’inspecteur primaire de Chalon donna son avis dans une lettre en date du 25 octobre 1854, exprimant quelques réserves, le bâtiment étant « loin d’être convenable ».
 
Auparavant, un projet de construction d’une maison commune avait bien été envisagé sur un terrain en contre-bas de la « maison Lagrange ». Le lot envisagé par l’architecte désigné comprenait une construction ainsi qu’une vaste cour. Aucune suite ne fut donnée à ce projet.
 
Quoi qu’il en soit, l’acquisition de la « maison Charollais » eut lieu le 20 août 1855 « par-devant maître Nicolas Rozier, notaire à Mont-Saint-Vincent ». L’acte fut signé pour la commune par le maire Emiland Boucansaud, autorisé par décret impérial du 14 juillet 1855Il ne restait plus que la propriété ne soit « appropriée à sa destination ». On confia à M. Bonnet le soin d’élaborer les plans et les devis nécessaires. L’estimation fut rude : aux 2850 francs de l’acquisition vint s’ajouter un estimatif de 6350 francs pour l’« appropriation ». A cette époque, le bâtiment devint donc  « mairie-école géminées » (garçons et filles mélangés), en 1881, il deviendra « mairie-école de garçons » (les filles furent provisoirement installées ailleurs, mystère pour la période 1881-1886) pour finir « mairie-écoles géminées » en 1889 (garçons et filles séparés). 
 

Dans les faits, les réalisations s’échelonnèrent de la manière suivante :
-       1855 : acquisition de la « maison Charollais » pour 2850 francs
-       1862 : appropriation du bâtiment (aile nord) pour 5401 francs
-       1880 : exhaussement de l’étage pour 2707 francs
-       1889 : agrandissement du bâtiment (aile est) pour 5420 francs
-       1894 : construction d’un puits dans le jardin des écoles (pointe orientale de la parcelle). 

Les travaux de la construction de l’école de filles (aile est) avaient été confiés à l’architecte Rotival de Charolles et à l’entrepreneur Bousquet de Génelard qui avaient été mandatés entre temps par la commune pour la construction de l’école du hameau de la Beluze. L’extension de l’aile est a été approuvée en conseil municipal le 15 août 1888. Avant l’ouverture de cette nouvelle école de filles, la commune avait loué une maison à Mme veuve Prébolin, de Montchanin, au prix de 150 francs annuels. Il s’agissait d’ « une maison destinée à servir d’école de filles et de logement à l’institutrice, située au bourg de Gourdon, joignant au Nord et à l’Ouest des bâtiments à Monsieur Boucansaud, au Midi et à l’Est une place communale, composée : 1) d’un rez-de-chaussée comprenant une grande salle, une chambre de four et la cage d’escalier de l’étage, 2) de trois pièces à l’étage et d’une cave sous le rez-de-chaussée, avec toutes leurs aisances et dépendances, le bail devant commencer le 11 novembre 1886 
 
Avec le temps, la chute des effectifs amena les autorités à ne conserver qu’une classe unique dans les années 20. Le développement de l’école de la Beluze entraîna un regroupement des effectifs et la fermeture définitive de l’école du bourg fut actée au milieu des années 60.
 
L’école du hameau de la Beluze
 
Si les enfants gourdonnais des hameaux les plus proches de Mont-Saint-Vincent (les Perrons, les Griveaux, Mont-Martin) fréquentent l’école de ce haut lieu, les parents des enfants des hameaux des Gris, de Serprix, des Bois-Francs et de la Beluze demandent quant à eux l’ouverture d’une école pour les « gens du bas ». En effet, au recensement de 1856, on constate qu’une bonne partie de la population de Gourdon est implantée à proximité de Montceau-les-Mines donc dans les hameaux précités.
 
Ce fut sous les mandatures du maire Claude Juredieu (1876-1891) que le projet d’une école mixte au hameau de la Beluze se concrétisa. Un accord de principe fut donné par le conseil municipal dans une délibération du 4 février 1883 mais l’autorisation préfectorale ne sera délivrée que le 15 janvier 1886. L’opération consistait en une acquisition de terrains suivie d’une construction de locaux. Dès l’accord de la préfecture, un acte de vente fut signé le 19 février 1886 entre Madame de la Serraz, demeurant à Chambéry, propriétaire et la commune de Gourdon.
 

Durant la période 1883-1890 (entre l’avis positif du conseil municipal et la mise à disposition du bâtiment neuf), une maison a dû vraisemblablement être louée pour accueillir provisoirement une école au hameau de la Beluze, un bail étant intervenu entre la commune et un particulier. On notera également les démarches entreprises par le maire Juredieu auprès de ses collègues de Blanzy et de Saint-Vallier visant à obtenir d’eux une participation financière pour l’implantation de l’école de la Beluze qui couvrait des hameaux communs, notamment les Bois-Francs (Saint-Vallier) et Beauregard (Blanzy). La commune de Gourdon essuya un refus catégorique.

Ce fut Monsieur Rotival, architecte à Charolles, qui fut saisi des travaux. La fin du chantier fut approuvée par une délibération municipale en date du 11 mai 1890 et la somme de 11 031,67  francs fut réglée aux entrepreneurs Chauveau de Saint-Marcellin-de-Cray et Bousquet de Génelard.

 

L’histoire de la création de l’école de Beluze ne s’arrête pas là. En effet, en 1891, un litige apparaît entre la commune de Gourdon et l’administration : « Un différend oppose la municipalité à l’administration au sujet de l’emplacement des lieux d’aisances ; celui-ci a été modifié par rapport aux plans prévus et approuvés ; le Conseil des bâtiments civils exige leur rétablissement à la distance réglementaire sous peine de suspendre la subvention de l’Etat ; le député expose au préfet que cette question risque d’entraîner la démission du conseil municipal républicain et le triomphe des réactionnaires ! Un sénateur interviendra à son tour. »

 

En 1941, devant l’augmentation des effectifs, une deuxième classe sera créée. En 1993, une classe maternelle est adjointe à l’école qui comptera désormais 3 classes. Enfin, à la rentrée 2019, une quatrième classe a vu le jour.

 

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Archives ad71 13fi 164 1551

1950 52

premier instit de Gourdon

François Bourgogne est né à Collonges (canton de La Guiche en Saône-et-Loire),  le 6 mai 1804. Il était le fils d’un manœuvre, comme l’atteste son certificat de naissance, probablement d’un humble manœuvre agricole de village.

François Bourgogne, plutôt que de devenir religieux, avait choisi d’être instituteur public. Dans ces temps incertains pour la fonction, son choix fut clair et démontrait déjà, sinon son engagement politique, du moins son attachement aux idées républicaines.

Les premières mentions de François Bourgogne instituteur se trouvent dans l’acte de naissance de l’un de ses enfants, Emiland,  à Gourdon, commune de Saône-et-Loire (canton de Mont-Saint-Vincent), en 1832, où il est désigné comme exerçant cette profession. On peut croire qu’il possédait les connaissances souhaitables pour enseigner, on ignore cependant comment il atteignit son niveau d’instruction et comment il avait été autorisé provisoirement à enseigner à Gourdon par le recteur de l’académie de Dijon.

Il est peu probable que la commune de Gourdon ait eu un bâtiment d’école dédié à cette époque : « Il est plus que vraisemblable que sous la monarchie de Juillet et jusqu'au milieu du Second Empire l'école est établie dans une maison louée par la commune à un particulier, puisqu'il n'y a pas d'acquisition d'immeuble avant 1855. Il est rarement possible d'identifier avec certitude les immeubles loués qui ont servi d'école, car même si l'on trouve un bail de location, ce dernier ne donne généralement pas les cotes cadastrales.(..) En ce qui concerne le caractère congréganiste ou laïc de l'enseignement, je n'ai pas d'élément précis concernant Gourdon. (..) On trouve régulièrement, sous le Second Empire, des délibérations municipales à ce propos. Le préfet nommait les instits, mais selon l'avis des conseils municipaux entendus selon les termes du décret du 9 mars 1854. Ce dernier a donné lieu à de multiples jurisprudences. En 1869, la question sous-tendue est souvent celle de la gratuité, généralement la règle dans les écoles congréganistes, alors que la loi Duruy de 1867 pose le principe de la gratuité partielle pour les écoles publiques qui peuvent désormais l'assurer grâce à une imposition extraordinaire. »

Toujours est-il qu’en 1837, pour obtenir, selon la loi de 1833, le diplôme exigé, François Bourgogne passa devant une commission d’attribution. Cette commission comprenait donc un inspecteur d’académie et un inspecteur primaire « particulièrement compétents en pédagogie » mais particulièrement inutiles aux yeux des autres membre. François Bourgogne fut examiné sur l’instruction morale et religieuse, puis sur les matières essentielles et les méthodes de l’enseignement primaire. Ayant passé les épreuves avec succès, il reçut le Brevet de capacité pour l’enseignement primaire élémentaire. 

C’est ainsi que le 30 juin 1837, il fut officiellement  « institué instituteur de Gourdon pour y tenir une  école primaire élémentaire », autorisation donnée cette fois par le ministre Narcisse-Achille de Salvandy, Grand maître de l’Université, au nom du roi.

Il ne restait plus à François Bourgogne, qu’à prêter le serment de fidélité envers Louis-Philippe 1er , le 10 septembre 1837 et il fut installé rapidement dans ses fonctions par le comité local témoin, il avait 32 ans. Il prodigua son enseignement pendant 13 ans en cette commune.

Une décision prise le 28 décembre 1850 par le recteur de l’académie de Saône-et-Loire et son conseil, obligea François Bourgogne à aller exercer, dès lors provisoirement, en la commune de Mornay (canton de Saint-Bonnet-de-Joux). Fallait-il voir, dans cette mutation non désirée, une sanction ? Le recteur motivait cette nomination par le fait que le conseil municipal de cette commune n’avait pas encore choisi d’instituteur communal sur la « liste d’admissibilité et d’avancement » qui lui avait été adressée, curieux motif.
 
Un arrêté du ministre de l’instruction  publique et des cultes, le 5 juillet 1851, nomma donc le sieur Bourgogne François, instituteur de la commune de Mornay et annonça qu’il y serait installé par le délégué de Monsieur le recteur d’académie, ce qui fut fait le 1er septembre 1851.
Le déplacement de l’instituteur était évidemment lié à des circonstances politiques. Selon la tradition familiale, parvenue jusqu’à nous, celui-ci était républicain. Il avait sans doute appris, à l’issue de la Révolution des 22, 23 et 24 février 1848, la proclamation de la Seconde République le 24 février et il dut montrer, imprudemment sans doute, de vives espérances. Cependant, le nouveau régime, très démocratique à ses débuts, fut bientôt trahi, à la suite de l’élection par le peuple mal informé, de Louis-Napoléon Bonaparte, Président de la République (le 10 décembre 1848) et d’une Assemblée Législative en majorité royaliste.
Une menace durable s’en suivit contre les instituteurs républicains, car, en accord avec l’Assemblée, ce Président et bientôt Prince-Président, commença d’en révoquer bon nombre, dès 1850, avant d’abolir la République par son coup d’état du 2 décembre 1851. Un an plus tard, il se proclamait Empereur sous le nom de Napoléon III (2 décembre 1852). S’ouvrit alors une période durant laquelle les cléricaux eurent la part belle.
 
Des raisons politiques donc présidèrent à l’éviction de François Bourgogne de la commune de Gourdon. Sa nouvelle affectation fut de courte durée puisque dès le 19 juillet 1851, il était vivement réprimandé, en une lettre, par le recteur qui l’avait fait nommer à Mornay : « …j’étais loin de m’attendre que vous donneriez lieu à des plaintes soit de la part de l’autorité administrative, soit de la part des autorités locales et que  vous vous rendriez impossible dans cette localité… ». Là encore la persécution était d’ordre politique et ne pouvait provenir que de partisans de la restauration de l’empire puisque le maire de Mornay, en accord avec ses conseillers municipaux, capable d’écrire, certifia le 9 mars 1852 notamment que « … le sieur Bourgogne François … a apporté tout le zèle et l’application dans ses services qu’on est en droit d’attendre d’un instituteur et qu’il emporte le regret général des habitants… ».
 
Certaines « autorités » ne pouvaient manquer de menacer un républicain, quel qu’il fut, pour écarter tout obstacle aux ambitions du Président de la République. La lettre du 19 juillet 1851 rappelait à François Bourgogne ses antécédents (sous-entendues : ses initiatives politiques républicaines), en lui laissant penser que cela pouvait désormais être ignoré… s’il adoptait une conduite conformiste, considérée comme  « morale et  indispensable ». Il pourrait alors redemander son inscription  sur « la liste d’admissibilité » des instituteurs enseignants. Le recteur consentait ainsi pour lui « à un nouvel et dernier essai ». C’était une menace, à peine déguisée, de révocation sans appel.
 
Il s’en suivit une lettre le 23 février 1852 par laquelle le recteur l’invitait à se « rendre immédiatement à Chevagny-sur-Guye » où Monsieur le Maire devait l’installer dans ses fonctions et où il devait éviter toute plainte  « de la part des diverses autorités chargées de la surveillance des écoles ».
Par son « Instruction Publique » du 22 avril 1852, le recteur de l’académie de Saône-et-Loire confirmait cette nomination, toujours à titre provisoire, à la direction  de l’école communale de Chevagny-sur-Guye d’ « un laïque » demandé par le conseil municipal local.
 
François Bourgogne mourut huit ans plus tard, le 1er avril 1860, âgé de 50 ans, étant déclaré « instituteur à Chevagny » par l’avis de décès. Il lui  était né plusieurs enfants. Leur éviter la misère lui a-t-il paru essentiel ? Son garçon âgé de 18 ans en 1852 n’était que domestique de ferme… Les soucis familiaux l’ont-ils fait renoncer à la politique ? Sa carrière sembla dès lors moins houleuse, grâce peut-être aussi à la certaine tolérance  enfin favorable aux instituteurs laïcs intervenue sous le ministère Rouland (1856-1863). Cette dernière lui fut sans nul doute salutaire…
 
Les troubles qui ponctuèrent la carrière de François Bourgogne restèrent cependant sans commune mesure avec ceux que subirent d’autres instituteurs du département .
 
Souce: musee-ecole-montceau-71.blogspot.com
 

Instituteurs de Gourdon

ECOLE

DU

BOURG

ANNEE

NOM

PRENOM

1832-1850

Bourgogne

Francois

1851

Dussange

Louis

1856

Dégouille

Denis

1861

Cler

Jean Claude

1866

Petit

Eugene

1872

Dameron

Vivant Lazare

1876

Guyard

Jean

1881

Baboux

Francois

1886

Cadot-Burillet

Catherine

Maneveau

Claude

1891-1911

Mari et

Francois

Louis

femme

Francois

Francoise

1906

Desrat

Benoit

1911

Suppléante

Margelin

Marie

1921

Mari et

Barnier

Jean Marie

femme

Barnier

Marie Emilie

1926

Mari et

Boisson

Victor Antoine

femme

Boisson

Marie Aimée

1931-1936

Mari et

Revret

Omer

femme

Revret

Yvonne

ECOLE

DE LA

BELUZE

1891

Lavaux

Marie

1896

Simon

Marie Jeanne

1901-1906

Ringenbach

Virginie

1911

Lourdaux

Louise

1931-1936

Jouveshomme

Louise

Commentaires

  • guillemaut
    • 1. guillemaut Le 22/01/2017
    Bonjour j'ai un rapport å faire sur l'ėcole la bėluze, sauriez vous quand a ėtė créer les nouveaux batiment et comment a t'ell été financėe . Merci

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